On peut également montrer, avec des notions élémentaires d'arithmétique,
qu'il y a une infinité de nombres premiers du
type 4k+3, 6k+5, 8k+5. Mais ce résultat a la généralisation suivante :
pour a et b étrangers, la suite an+b
contient une infinité de nombres premiers. C'est le célèbre théorème
de la progression arithmétique démontré en 1837
par Dirichlet dont on pourra trouver une démonstration dans [Serre 1] ou dans
[Dieudonné]. Aucune d'entre elle n'est vraiment
élémentaire ; elles sont toutes analytiques et elles marquent d'ailleurs
le début de la théorie analytique des nombres. C'est
tout le génie de Dirichlet d'avoir su repérer la fécondité d'un mariage
entre l'analyse et l'arithmétique, hyménée que des
mathématiciens comme Riemann, Tchebychev et Hardy entretiendront par la suite.
En fait, en partant de l'identité d'Euler, il a
introduit les séries de Dirichlet [Ogg] et la notion de caractère d'un
groupe abélien fini pour en arriver à ce que l'on nomme aujourd'hui
le théorème de Dirichlet.